La langue qui nous habite...

La langue qui nous habite...
La langue qui nous habite...calligraphie encres de chine et gouache de Odile Pierron

mardi 5 février 2013

Atelier d'écriture du 4 février 2013

Un jour, la vieille dame décéda enfin, laissant bien  malgré elle à sa nièce tant détestée cette grande maison victorienne. La chipie se l'accapara sans attendre. Résolue à la rénover à son goût, c'est sans vergogne qu'elle se débarrassa de tout ce qui était usé ou poli par le temps : le grand escalier en bois, les lustres installés par l'arrière grand-mère ou bien la salle de bain kitsch avec sa baignoire sur pieds et ses mosaïques à petits carreaux. mais elle prit un plaisir tout particulier à jeter les effets personnels de sa tante tant négligée. Elle saisit sur la tablette au-dessus du lavabo le tube de rouge à lèvres et le flacon de parfum qu'elle sépara sans se douter une seule seconde qu'ils étaient amants depuis longtemps. ils se retrouvèrent chacun dans un sac poubelle différent. c'est ainsi que fut prononcé la séparation de biens et de corps. Dans un sac poubelle, le flacon de parfum se retrouva avec des ustensiles  ou ingrédients venant de la cuisine. Parmi eux, se trouvait un bouillon cube de boeuf.
L'animal tomba rapidement sous le charme de la petite urne. Malgré un âge certain, car depuis longtemps périmé, et son cou puissant de taureau, il n'osait pas l'approcher. Son air taciturne n'incitait pas non plus à la reconnaissance, il resta prétendant éconduit et inconnu. Malheureux, perdu mais surtout désespéré d'être dans un monde qui n'était pas le sien, le flacon se morfondait dans son coin préférant être ignoré et égaré de tous. Quant au tube de rouge à lèvres, nul ne sait ce qu'il devint.
François

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