La langue qui nous habite...

La langue qui nous habite...
La langue qui nous habite...calligraphie encres de chine et gouache de Odile Pierron

mardi 12 novembre 2013

Atelier d'écriture du 1er novembre 2013

Le soir commence à tomber.
Adossée à la porte d'un hôtel, une salle de spectacle affiche un peep show.
Cela doit être la seule boîte à des kilomètres à la ronde.
Des voitures de plus en plus nombreuses arrivent sur le parking, amenant des clients attirés par les quelques filles à mater.
L'obscurité se fait progressivement autour de ma Chevrolet.
Des voix alcoolisées se rapprochent. J'essaie de me faire discret et m'enfonce dans le siège, serrant nerveusement mon automatique.
Aurais-je le cran de régler son compte au videur ?
Juan-Carlos

Un grand couteau en inox, la lame tranchante, posé sur le plan de travail A côté, une planche à découper. Dans une bassine étrangement transparente, trempent des pommes de terre. Dans des sachets en plastique, des carottes, des blettes, des épinards, des oignons, des poireaux, un bouquet de thym et romarin. Une cocotte-minute, posée sur la cuisinière au bouillonnement impatient. Un mixer encore sagement rangé dans son emballage en carton attend son tour. Le toqué approche. Les légumes tremblent, se demandant qui va y passer en premier. Sachets ouverts. Eau du robinet qui coule. La lame découpe.
Mo

vendredi 8 novembre 2013

Atelier d'écriture du 4 novembre 2013

Silence
Le silence et l'hiver, le silence de l'hiver, la neige ici a tout fait taire, la terre ensevelie n'a plus son mot à dire.
Point de chants, ni d'oiseaux ni d'enfants, sûrement autour du poêle, loi, dans l'école là-bas ;
point de sifflets, ni du pinson ni même du journalier, l'hiver il est dedans et travaille doucement ;
ma fenêtre est ouverte, s'en s’échappent les bruits du dedans, le feu crépite, le chat ronronne, dort-il ou bien feint-il ? En tout cas il ronronne, Adèle dépoussière le piano, depuis quand ne joue-t-elle plus ?
Finalement, persiste le silence qu'aucun bruit ne fait taire et demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai, vois-tu ?
Laurent




J'ondule de la tôle
« Pourquoi moi ? » me demandes-tu ! Eh bien pourquoi pas ?!
Mais pourquoi toi ? Parce qu'un toit c'est très utile et singulier, parce qu'il protège les jours de pluie.
C'est d’ailleurs pour cela qu'il pleut : pour donner tout son sens à ce toit ! Vois comme sont superposées les tuiles ! C'est ingénieux …. Le poisson et ses écailles n'ont pas fait mieux. Commence ton toit par le haut et tu verras, oui, tu verras ton moi en sera tout inondé !
Bien sûr tu me demanderas « hêtre ou pas hêtre ? » qu'importe ! La charpente doit être solide ! Et puis, un toi vaut mieux que deux moi. On n'est plus seul. Alors un toit, sa perfection valent mieux qu'un mois sans pluie ni parapluie... Tiens !? Ne dirait-on pas que la pluie remonte jusqu'au ciel ? Ou bien est-ce moi qui fuis de la cafetière ? Qu'importe !!! La plus sage des réponses, et je pèse mes mots, est « toi parce que moi » !
Laurent