La langue qui nous habite...

La langue qui nous habite...
La langue qui nous habite...calligraphie encres de chine et gouache de Odile Pierron

jeudi 10 novembre 2011

le journal de tempo n°7 bis, chronique d'un chien presqu'humain

10 juillet
Je reçois ce matin, une lettre de Feu Samie- et non pas « Sammy » comme je l’avais orthographié, à l’anglosaxonne -  l’ami fidèle de GPB  (Grand-père Bernard ). Samie, je le répète pour ceux qui n’auraient pas suivi, nous a quittés depuis de longues années – mais qu’est-ce que le temps dans l’univers du chien ? Il est évidemment au paradis, après une vie exemplaire, nourri aux croquettes éternelles. Saint Samie, parfois je dis. La lettre est écrite au dos d’une photo qui montre mon ancêtre en train de s’ébrouer au terme d’une bataille de neige, continentale. Il ouvre grand les yeux ; poser pour la postérité les yeux mi-clos, n’est pas le genre de la maison. Dans cette meute famille, l’œil scrute, devine, perce, inquisite ; l’œil parle.
-       Me voici au terme d’une bataille de neige à laquelle mon maître Bernard mettait fin, en levant son index et en me disant « du calme ».
A paroles lapidaires, ordres sans réplique, Saint Samie s’exécutait. Saurais-je un jour, comme lui, entrer dans le rang ? Saurais-je un jour obtemporer sans renâcler ? J’ai toute la vie devant moi, avant qu’…
Au gisant de pierre de Saint Tempo,
on couche Mamh’um, ma mienne
fidèlement seule à mes pieds.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire