La langue qui nous habite...

La langue qui nous habite...
La langue qui nous habite...calligraphie encres de chine et gouache de Odile Pierron

mardi 9 avril 2013

Atelier d'écriture du 5 avril 2013



Dialogue : Le passé rencontre le futur, quelle conversation pourraient-ils avoir ?

-Je sais tout
-Tu ne sais rien
-J'ai tout vu. On ne peut me surprendre.
-Tu ne sais même pas ce que je vais te faire dans la demi-heure qui vient …
-Et que vas-tu me faire ? Je connais tout du passé, des erreurs, des succès, des bêtises. Il me suffit d'extrapoler et je devine parfaitement ce que tu vas faire. Crois-tu que tu puisses échapper à ma perspicacité, mon sens de la déduction ?
-Tu as tout vu tout su. Tu as Free, tu as tout compris !
-Arrête de te moquer ! J'ai derrière-moi des siècles, des millénaires d'expérience. Et toi. Qu'as-tu ?
-Je suis la jeunesse, l'avenir. Tu es vieux, oui vieux !
-Jaloux
Juan Carlos


Fragments, réticents à se laisser border par une marge, un foliotage sage, ils s'emparent d'un morceau de papier déchiré, leur demeure est le brouillon, leur crédo, la transition. Jamais on ne les recueillera ou ne les relira, ils vont alors le nez au vent gesticulant dans le désordre, se moquant de quelque dèveloppement. N'ayant ni début ni fin, ils ne possèdent aucun temps, ne comportent aucune date, ils ponctuent seuls le déroulement de ce qui advient en marquant. Mais toute bribe n'est pas candidable à la fragmentation. Le texte déjà écrit ne peut plus tourner fragment. Le fragment l'est en naissant ex nihilo ou il ne le sera jamais. Une idée pauvre bien souvent suffit à l'appeler, le fragment y trouve son élan primesautier et son curieux itinéraire fait de traverses et de sentiers de bêtes. La boucle, comme en grande randonnée est le meilleur chemin, le plus pittoresque : ainsi, fragments, réticents à se laisser border le soir en se couchant.
Odile

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